Jeudi 17 mars 2011,
Notre dernier jour à Sarajevo samedi dernier était à l’image de notre semaine… sur le thème du rendez-vous manqué… On croise tout de même Damir en soirée au vernissage de son expo dans le cadre de la semaine de la francophonie, un peu confus … très sollicités … On quitte vite fait cette ambiance de mondanité en lui proposant de repasser le voir fin mars en remontant vers Banja Luka. Plus tard, on découvre avec plaisir Kino Bosna, la grande salle du cinéma accueille projection, concerts et le reste du temps, comme ce soir, un bar bon marché ou l’on écoute de la bonne musique…
Dimanche soir nous entamons notre semaine chez Tea à Livno, près de la frontière croate.
Notre hôte contraste joyeusement avec le pessimisme ambiant de la capitale, très attachée aux traditions et à ses origines croates, son pays n’en est pas moins la Bosnie-Herzegovine.
Tea poursuit depuis quelques années, une quête un peu particulière, elle s’efforce de retrouver des femmes tatouées selon des méthodes traditionnelles mélangeant suie et liant naturel (lait maternel, salive…) par la suite de l’encre. Ces pratiques sont héritées des peuples Thraces, Iapodes et Illyriens. Les Chrétiens se tatouaient sur les mains et les bras, point, cercles ou croix en signe de reconnaissance et revendication de leur foi.
Sous l’occupation turc, les femmes catholiques de la région tatouaient leurs jeunes enfants pour les protéger d’un possible enlèvement. En effet ces marques, suggérant un rite inconnu, effrayaient les ravisseurs. Avec l’arrivée du communisme et sa « laïcité forcée », ce qui par le passé protégeait, était devenu un danger ou un facteur d’ostracisme.
Aujourd’hui il y a urgence à retrouver ces femmes qui pour la plupart sont nées avant la deuxième guerre mondiale. Tea vadrouille à droite à gauche pour écouter leur histoire et les photographier, pour conserver cette mémoire collective…
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Thursday, March 17, 2011,
Our last day in Sarajevo last Saturday was as our all week … on the theme of missed opportunity … We still meet shortly Damir in the evening at his opening exhibition in the framework of the Francophonie Week, a bit confused … very busy … We quickly left this fancy atmosphere offering to meet him again in March going to Banja Luka. Later, we discover with pleasure Kino Bosna, the great hall of the theater hosts screenings, concerts and other times, like tonight, a nice cheap bar with good music …
Sunday evening we begin our week with Tea in Livno, near the Croatian border.
Our host gleefully contrasts with the ambiant pessimism of the capital, very attached to her croatian’s traditions and origins, her country is nonetheless Bosnia-Herzegovina.
Tea has been ongoing for several years, a really special quest , she tries to find tattooed women using traditional methods and natural binder mixing soot (breast milk, saliva …) then the ink. Those practices are inherited from Thracians, Illyrians and Iapydes peoples. Christians were tattooed on the hands and arms, point, circles or crosses to claim their faith.
Under the Turkish occupation, the Catholic women of the region tattooed their young children to protect them from a possible abduction. In fact those marks, suggesting an unknown ritual , scared the abductors. With the advent of communism and its « forced secularism » what protected in the past, had become a danger or an ostracism factor.
Today it is urgent to find those women who mostly were born before World War II. Tea Mop right to left to hear their story and photograph them, to keep this memory …